
Le No Code : bonne ou mauvaise idée ?
Créer un site web, une application mobile ou un logiciel sans rédiger une ligne de code : voilà la promesse des outils No Code, en pleine expansion depuis plusieurs années. Plus qu’une simple tendance, le No Code va-t-il totalement démocratiser le développement informatique ?
Quel est l’intérêt du No Code ?
Grâce à des plateformes proposant des interfaces intuitives, la création de sites ou d’applications devient accessible sans connaissance du codage informatique.
Cette méthode souple et peu coûteuse permet de tester des prototypes : « le No Code est intéressant pour créer des MVP – Minimum Value Product- utilisables comme bases pour un appel d’offres d’un développement futur » explique Frédéric BURON, fondateur de Keycend et animateur du DigiTech du 17 juin dernier sur le sujet. Le cahier des charges fonctionnel est ainsi plus lisible pour tous, facilitant la phase de développement.
On peut également créer de petites interfaces très rapidement, afin de gagner du temps. Un exemple ? Pour l’un des clients de Keycend, un espace de loisirs parisien, la gestion des réservations a été entièrement conçue sur Glide, une plateforme No Code pour la conception simultanée web et application mobile. La prise de rendez-vous est désormais fluidifiée et sécurisée.
Une sous-famille très récente du No Code, le vibe coding est apparue début 2025. Ce concept s’appuie sur l’IA et notamment sur les LLM. Les utilisateurs rédigent leurs souhaits sous forme de prompts en langage naturel, puis l’outil génère du code fonctionnel.
Les limites du No Code
Le développement via des outils no-code nécessite d’accepter de ne pas avoir le contrôle sur l’ensemble des codes de l’application générée. Cela peut entraîner quelques déboires lorsque l’on souhaite la faire évoluer.
Bien entendu, ces plateformes, même si elles offrent de plus en plus de fonctionnalités offrent malgré tout des options de personnalisation limitées. Pour un très gros projet complexe, faire appel à des développeurs « traditionnels » demeure incontournable.
De même, selon le volume et la sensibilité des données, les applications créées en No Code peuvent être inadaptées. En tout cas, elles devront faire l’objet d’une attention accrue en termes de cybersécurité et de protection des données : la législation RGPD n’est pas forcément prise en compte par les plateformes (souvent américaines).
Et si vous testiez les principales plateformes No Code ?
Webflow : interface de création de sites web basée sur le principe « glisser-déposer »
Bubble : plateforme full stack de création de site, application, couplés avec base de données.
Glide : à partir d’une base de données, Glide permet de créer en quelques heures une application web et mobile personnalisée

Airtable : gestion de bases de données, automatisation
Zapier : automatisation de processus
Notion : centralisation, gestion de projet et documentation.
Et les plateformes de vibe-coding
Bolt.new : programmation assisté par l’IA
Lovable : permet de créer des logiciels facilement et rapidement grâce à l’IA
Le No Code, ça s’apprend (quand même !)

C’est tentant de se lancer sans filet pour les indépendants ou les entreprises ne disposant pas en interne des compétences d’un développeur informatique, mais attention !
Même si l’utilisation de plateformes de développement No Code ne nécessite pas de compétences en langage informatique, la conception d’un site ou d’une appli répond toujours à des règles incontournables de gestion de projet. Définir les objectifs, le périmètre, les règles de gestion, la sécurisation et la protection des données : autant de facteurs à savoir mettre en musique pour arriver à un résultat convaincant.
Un nouveau métier est d’ailleurs apparu pour accompagner les entreprises dans ce type de projet : celui de Product Builder No Code. Il est excessif d’affirmer que le No Code rend la création d’un site ou d’une appli accessible à n’importe qui. Frédéric BURON confirme : « le No Code reste du développement informatique, il ne faut pas l’oublier ».
Hélène Buisson – hbsolutionscomm.com