Le télétravail, maillon faible face aux cybermenaces ?
29% : c’est la proportion des actifs pratiquant le télétravail au moins un jour par semaine en France en 20241. Cette pratique s’est développée rapidement, générant des risques cyber non négligeables. Comment mieux sécuriser le travail à distance et se protéger quand on ne dispose pas d’un budget pharaonique ? Nous avons interrogé nos experts.
Le télétravail en question depuis 2020
En 2019, seulement 9% des salariés pratiquaient régulièrement le télétravail en France, un taux qui est monté à 42% durant la crise sanitaire. (Source : Statista). C’est cette même année que les cyberattaques ont explosé : à titre d’exemple, les attaques ransomware ont été multipliées par 4 par rapport à 2019 selon l’ANSSI.
« Le télétravail s’est mis en place dans l’urgence : une véritable aubaine pour les cybercriminels » résume Hébert-Marc Gustave, avocat, docteur en science politique spécialisé en cybersécurité et fondateur de Lock-T.
En effet, les réseaux à domicile sont moins sécurisés que les réseaux professionnels. De plus, certains salariés ont utilisé leur ordinateur personnel pour travailler et ils n’ont pas été formés aux risques, alors que le facteur humain est bien souvent le maillon faible de la cyberprotection.
« Bien encadré, le télétravail reste une option viable, à condition que les obligations légales et réglementaires en matière de cybersécurité et de protection des données personnelles soient strictement appliquées aux collaborateurs travaillant depuis leur domicile » explique Hervé Desremaux, membre actif du CyberCampus de Nouvelle-Aquitaine et formateur en cybersécurité.
Les TPE/PME : « une cible facile »
Contrairement aux idées reçues, les petites entreprises sont de plus en plus concernées par les cyberattaques. Elles ne disposent pas de personnel dédié à la cybersécurité, leurs moyens sont limités et leur organisation est moins structurée. Pourtant, les risques ne sont pas anodins :
- Arrêt d’activité pour cause de non-accès aux systèmes et données,
- Perte de CA, perte de données comptables, financières, commerciales…
- Atteinte à la réputation et à l’image de l’entreprise.
Ajoutons le budget de remise en état des systèmes d’information et les éventuels coûts juridiques.
« Si on sait à l’avance qu’il sera impossible de maintenir l’activité après plusieurs semaines d’arrêt forcé, cela doit inciter l’entreprise à analyser ses mesures de protection et à se poser la question de solutions d’assurance adaptées face aux risques cyber » mentionne Hervé Desremaux. « Même si ce dernier point n’est pas retenu, une évaluation est conseillée pour prendre une décision en connaissance de cause. » ajoute-t-il.
Quelles sont les mesures de prévention à prendre ?
Tout d’abord, la sensibilisation et la formation des collaborateurs, en particulier des télétravailleurs, est primordiale afin de limiter le risque de faille humaine.
Ensuite, il est conseillé d’encadrer le télétravail avec une charte écrite. Les principaux points à ne pas oublier sont :
- La sécurisation des accès distants : VPN, autorisations à double facteur, transmission des données via des outils sécurisés…
- Les sauvegardes régulières des données
- La préparation en cas d’incident cyber : une procédure claire doit être transmise en amont aux télétravailleurs, avec les contacts des personnes-ressources à contacter immédiatement.
La cybersécurité : un investissement indispensable
Ces actions de protection représentent un coût en temps et en ressources financières. Mais celui-ci demeure très inférieur au coût d’une absence de préparation.
Des offres adaptées existent : CH17-Cyber propose un état des lieux cyber, puis guide ses clients vers l’autonomie, sans abonnement mensuel. LockT accompagne tout type d’entreprises : de la profession libérale jusqu’aux acteurs publics et collectivités locales : « nos prestations, comme nos tarifs sont adaptés selon la taille de l’entreprise » explique Hébert-Marc Gustave.
Des ressources gratuites existent aussi sur le site de l’ANSSI : Appliquer les dix règles d’or préventives | ANSSI.
Proposé par le département Réseaux et Télécoms de l’IUT de La Rochelle, CAP CYBER propose aux entreprises de bénéficier d’un diagnostic cyber gratuit.
Réalisé dans le cadre de la formation des étudiants, le diagnostic est supervisé par les experts de CyberCape. Il comprend un rapport détaillé identifiant les vulnérabilités du système et des recommandations personnalisées d’amélioration.
Attention : derniers jours pour inscrire votre entreprise !
Mail : capcyber25{a}cybercape.fr – ou Diagnostic cyberContact :
1 Statista
Hélène Buisson – hbsolutionscomm.com