Les projets tutorés, à la
croisée des mondes universitaires et professionnels

Stage, alternance : ces moyens de faire appel à un étudiant sur une période donnée sont bien connus.

Mais avez-vous pensé aux projets tutorés pour résoudre une problématique entreprise ? Il s’agit de confier un sujet à un petit groupe d’étudiants, sous la supervision d’un enseignant. Dans un cadre bien défini, avec une remise de livrables prédéterminés, ce dispositif peut apporter beaucoup à l’entreprise, même si le premier objectif demeure pédagogique.

Un partenariat
gagnant-gagnant étudiants / entreprises

Intégrés dans le parcours pédagogique, les projets tutorés visent plusieurs objectifs. Pour l’étudiant, il s’agit de mettre en pratique des connaissances acquises sur des cas réels d’entreprise. C’est aussi une expérience de travail d’équipe, mettant en œuvre les capacités de communication interpersonnelle et de management de projet.

Pour l’entreprise, le fait de confier un projet à un groupe d’étudiants permet de bénéficier d’un regard extérieur et de prendre le temps de défricher une problématique ou de tester une technologie par exemple. C’est aussi une mise en relation avec une école ou une université, éventuellement pourvoyeuse de nouveaux talents à recruter.

Chaque école propose des dispositifs différents, mais le point commun est qu’ils sont encadrés de près par un professeur et qu’ils doivent être précisément définis en amont.

Des modalités différentes selon les
parcours

IUT

Ainsi, les étudiants de troisième année de BUT à l’IUT informatique de La Rochelle travaillent sur des projets de développement par groupe de 5 à 7 étudiants. Chaque groupe se penche sur un sujet différent, avec pour objectif de parvenir à un POC (Proof Of Concept) en fin de session. Cinq semaines sont intégralement dédiées au projet : deux semaines fin septembre, deux autres fin novembre et enfin une dernière en janvier, avec une livraison intermédiaire à la fin de chaque sprint. Au final, le travail est présenté lors d’une livraison, en présence du porteur de projet et du tuteur, un professeur de l’IUT.

Cyril Faucher, professeur associé, précise : « Pas de technologie imposée : dans certains cas, c’est l’entreprise qui choisit, dans d’autres ce sont les étudiants qui définissent la technologie la mieux adaptée. Chaque équipe est encadrée par un enseignant-tuteur mais aussi par un coach en management de projet ». Il reste un ou deux projets à définir pour cette rentrée : les entreprises intéressées peuvent contacter Cyril Faucher pour tout renseignement. Les sujets sélectionnés sont centrés sur le développement de logiciels ou d’applications mobiles, et n’incluent pas de marketing ou de contenu.

Excelia

Pour les projets de communication et design, le parcours de Bachelor Communication et stratégies digitales d’Excelia inclut lui aussi des travaux de groupe d’entreprise. La première année, tous les étudiants travaillent sur un même cas, en général issu d’une TPE. En deuxième année, une « semaine de studio » est organisée, avec une trentaine de partenaires professionnels. Lundi matin, le brief est partagé aux étudiants. Vendredi, chaque groupe présente ses travaux au partenaire correspondant et bénéficie d’un retour immédiat, ce qui est très formateur.

Enfin en troisième année, chaque groupe se constitue comme une agence pour plancher pendant 7 jours sur un cas confié par une grande entreprise (Vinci Autoroute l’an dernier).  Lors du jury à la fin de cet « Agency Challenge », le partenaire choisit l’agence qu’il retiendrait dans un contexte professionnel. Le Responsable du Pôle Digital chez Excelia, Joao Garcia résume : « au fil des années, nous privilégions une progression dans la nature et la complexité des projets. Ces travaux sont importants pour accroître le réseau et l’expérience de nos étudiants et pour faire connaître nos formations au niveau local ».

Master informatique

De son côté, le master informatique de l’université de La Rochelle, fait travailler ses étudiants non-alternants (les alternants étant sur cette période en entreprise) sur un projet académique lors du premier semestre, puis sur un projet tutoré au second semestre. Les groupes de 5 ou 6 étudiants, encadrés via un suivi hebdomadaire par un enseignant, sont invités à travailler sur des projets assez variés comme tester une technologie existante à la demande d’une entreprise ou développer un outil numérique.

Puis, avant le stage de fin d’études du quatrième semestre, tous les étudiants consacrent un mois à plein temps sur un projet de fin d’études. Comme l’explique, Frédéric Bertrand, enseignant-chercheur responsable du master informatique :

« trois parcours existent pour ce master : Architecture logiciel et Ingénierie des données à La Rochelle et Architecte des données à Niort. Nous privilégions de préférence les projets destinés à des associations ou des collectivités locales (CDA notamment) pour ne pas concurrencer les entreprises du secteur numérique, mais nous avons aussi travaillé avec des entreprises rochelaises comme iCom Cloud ou Systel par exemple. Nous travaillons également sur des projets de recherche en collaboration avec le laboratoire L3i de l’université.»
Fréderic Bertrand

EIGSI

Enfin l’école d’ingénieurs généralistes EIGSI forme ses étudiants à la gestion de projets complexes d’ingénierie, avec une dimension pluridisciplinaire alliant mécanique, électronique, informatique… En quatrième année, les élèves choisissent une dominante parmi dix propositions, dont Architecture des réseaux, IA et Big Data, entreprise du futur ou encore mécatronique.

En première, puis en deuxième année, c’est un même sujet qui est traité par l’ensemble de la promotion, par groupe de 15. Le projet de seconde année est ambitieux : à partir d’une feuille blanche, les étudiants doivent concevoir et fabriquer un robot avec interface pour la visite des portes ouvertes de l’école. Selon Esma TALHI, enseignante-chercheuse en informatique et systèmes d’information, « cette expérience est riche d’enseignements, non seulement au niveau technique mais aussi en termes d’apprentissage du travail collaboratif, de gestion de projet et de gestion du temps ».

En fin de cursus, place aux projets tutorés Innovation et Entreprenariat, qui se déroulent sur deux semestres en fin de quatrième et début de cinquième année. Chaque groupe de 6 étudiants travaille sur un sujet différent, à choisir parmi un ensemble de problématiques confiées par des entreprises, des associations ou des enseignants-chercheurs. Pour certains projets l’informatique est le cœur du sujet, qu’il s’agisse du développement d’applications ou de logiciels, de l’informatique embarquée ou encore de la mécatronique… Le responsable à contacter pour toute proposition de sujet est Nicolas MALHENE.


Pour conclure, soulignons que les associations, entreprises et institutions de toute taille peuvent bénéficier des projets tutorés.
Les conditions du succès : choisir l’école ou l’université la mieux adaptée, bien définir ses attentes et maintenir des
échanges de qualité avec le groupe d’étudiants comme avec le tuteur-enseignant.
Avec cet investissement minimal, les professionnels vivront une expérience enrichissante, avec un apport de nouvelles idées très inspirantes.

Hélène Buisson – hbsolutionscomm.com

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