Fin de Windows 10 : 3 conseils pour faire les bons choix
Dès le 15 octobre 2025, Microsoft cesse ses mises à jour de sécurité du système d’exploitation Windows 10, ce qui le rendra progressivement vulnérable aux cybermenaces. Or, de nombreuses machines tournant actuellement sous Windows 10 ne pourront pas passer à Windows 11, car ce dernier ne fonctionne qu’avec certaines puces de dernière génération.
Votre entreprise est peut-être concernée…
Selon une étude de Canalys, pas moins 240 millions de PC deviendraient obsolètes, soit environ un cinquième des PC dans le monde. Face aux protestations de ses clients, Microsoft propose une option payante afin de prolonger les mises à jour de sécurité pendant un an.
Signalons le récent lancement très médiatisé d’une pétition française demandant la gratuité de ces mises à jour. Nommée « Non à la taxe Windows », cette opération est menée par un collectif de 23 associations, dont l’UFC-Que choisir, Emmaüs Connect et HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée).
Quoi qu’il en soit, les entreprises devront à terme faire des choix concernant les ordinateurs les plus « anciens » :
- Prolonger la prise en charge Windows 10 en payant ce service,
- Passer à Windows 11 et changer de matériel,
- Mettre à niveau certains composants, en changeant la carte mère et le processeur afin de rendre la machine compatible avec Windows 11 sans la changer intégralement,
- Basculer les PC sur ChromeOS Flex, l’alternative proposée par Google,
- Se tourner vers l’alternative Linux.
Des choix à bien mesurer pour anticiper !
Conseil n° 1 :
effectuer un diagnostic du parc et un état des lieux des besoins
Rester sans rien faire, c’est exposer votre système informatique à des failles de sécurité. Pour décider en toute connaissance de cause, il est avant tout important de répertorier quel matériel peut passer à Windows 11 et quel matériel ne sera pas compatible.
Au-delà du matériel, Guillaume Chéramy, gérant de Aukfood1, conseille de vérifier si tous les outils utilisés par l’entreprise tourneront également sur Windows 11. Certains logiciels métiers peuvent en effet demander une évolution, la plupart du temps facturée par l’éditeur.
1Aukfood est une société spécialisée dans l’infogérance de serveurs GNU/Linux, en devops et en conseil en logiciels libres.
Conseil n° 2 :
ne pas se précipiter
Prendre du recul est le meilleur moyen de décider d’agir efficacement.
Selon Pierre Gasté, DG et Directeur des opérations chez Alphalia, « la pire solution est de courir acheter de nouveaux ordinateurs sans se soucier du recyclage des anciens ».
Rappelons que l’empreinte environnementale du secteur numérique provient en immense majorité de la fabrication du matériel. Prolonger la durée de vies de nos équipements devrait donc être prioritaire.
Si vous décidez toutefois de nouveaux achats, c’est le moment de se poser la question du reconditionné et de faire récupérer les matériels par une association de confiance comme Emmaüs Connect. Pierre Gasté met en garde contre les fausses solutions de recyclage mises en place par certains vendeurs de matériel neuf, qui se contentent de faire démonter les ordinateurs en Afrique dans des conditions indignes.
Vous souhaitez conserver vos ordinateurs ? Google propose une solution très simple avec son système d’exploitation ChromeOS Flex. Pierre Gasté explique : « cela transforme un PC en ChromeBook. C’est efficace mais il faut accepter que toutes les données soient hébergées par Google. Outre les questions de souveraineté, ça peut s’avérer coûteux à terme car on dépend entièrement de Google et de ses tarifs de stockage des données ».
Le passage en logiciel libre peut s’avérer un choix plus libérateur mais c’est aussi une démarche qui se prépare en amont car elle entraîne des implications organisationnelles et nécessite de la formation des équipes. Dans ce cas, le mieux est de prolonger Windows10 pour un an et de planifier dès aujourd’hui le projet, en se faisant aider.
Conseil n° 3 :
se faire accompagner
Qu’il s’agisse du diagnostic, de la prise de décision ou de la mise en œuvre de la migration, n’hésitez pas à demander conseil !
Pour une transition vers les logiciels libres, des collectifs de bénévoles existent, ainsi que des entreprises spécialisées comme Aukfood. Comme le précise son dirigeant : « nous ne proposons que du logiciel libre que nous maitrisons entièrement. Nos clients sont très variés : de l’entreprise unipersonnelle jusqu’à la collectivité locale ». En 2025, plus de 11% des postes de travail en France tournent déjà avec Linux, devenu une alternative fiable et sécurisée aux GAFAM.
Guillaume Chéramy ajoute : « Il existe désormais des distributions Linux vraiment ergonomiques, ne nécessitant pas de formation technique complexe, mais une simple prise en main. Toutefois, cela ne convient pas à certains métiers comme le graphisme ou la musique. Dans tous les cas, cela nécessite un accompagnement au changement. »
A chaque entreprise sa solution. Selon votre métier et vos besoins, les actions à mener sont différentes. Avec un impératif à garder en tête : garantir la sécurité de vos installations pour la pérennité de l’activité.
Hélène Buisson – hbsolutionscomm.com