Numérique responsable : quels sont les bons leviers d’action ?

Selon la définition de l’INR1,
« un numérique responsable est un numérique capable de proposer des solutions/innovations soutenables pour la planète, éthiques et inclusives, c’est-à-dire qui respecte et inclut le plus grand nombre. »

Sur l’objectif de diminuer les impacts négatifs du numérique et le rendre plus inclusif, on est tous d’accord, mais concrètement, on commence par quoi ?

Le numérique responsable = sobriété et simplicité dès la conception

Posons-nous les bonnes questions en amont.

C’est le premier conseil de Benoit Vinceneux qui accompagne des entreprises dans la création de produits et services numériques et qui a mis l’écoresponsabilité au cœur de son activité : « en moyenne dans une appli, seules 20% des fonctionnalités sont utilisées. Alors pensons efficacité et simplicité ». Il encourage ses clients à se poser les bonnes questions en amont.
– Est-ce bien utile de prévoir une création de compte obligatoire ?
– Cette fonctionnalité apporte-t-elle un plus à l’utilisateur ?
– Quels sont les outils de tracking vraiment nécessaires ?

En pensant en amont au réel bénéfice de l’utilisateur, l’objectif est de réaliser un développement plus rapide et moins coûteux pour l’entreprise, tout en évitant le surdimensionnement du projet. Bref, on allège et on va à l’essentiel !

Prolongation de la durée de vie des matériels

Concernant l’empreinte carbone, ce levier est le plus efficace selon les experts. En effet, l’étude INUM² conclue que c’est la fabrication des terminaux qui a le plus d’impact (pour 76 %), en termes de production de gaz à effet de serre. En comparaison, la production de gaz à effet de serre par les datacenters (10 %) et le réseau (6 %) sont presque négligeables.

Il est donc essentiel de bien calibrer le parc machine, en fonction des besoins réels des utilisateurs, et non de remplacer automatiquement les équipements.

destruction matériel informatique et environnement

Pour cela, Benoit Vinceneux met en avant la notion de durabilité numérique. Dans ses projets, il veille à proposer des dispositifs qui ne nécessitent pas un renouvellement fréquent des équipements ou services.
Autre axe : il est important de favoriser la réparation puis le réemploi des matériels au sein d’une association par exemple. L’agglomération de La Rochelle propose sur cette page (Acteurs d’une seconde vie pour le matériel numérique – Agglo La Rochelle (agglo-larochelle.fr) une cartographie indicative et non exhaustive des acteurs du territoire en la matière.

²iNUM : impacts environnementaux du numérique en France – Green IT.

« DéGAFAMisation » et protection des données

Meilleur contrôle de l’usage des données, hébergement localisé en France, usage des technologies du web ouvert et des logiciels libres : les chantiers sont nombreux pour aller vers un numérique plus éthique. Mais se libérer de l’omniprésence des géants américains du numérique n’est pas toujours simple.
Certains choix, notamment celui de l’hébergeur, doivent être pris après mûre réflexion. Le fait de s’assurer que les données sont bien stockées en France ou a minima dans un pays de l’UE garantit déjà le respect d’une législation plus stricte qu’aux Etats-Unis.

sécurité des données personnelles et inclusion numérique

De plus en plus d’entreprises souhaitent s’orienter vers des systèmes d’information libres et sécurisés afin de garantir le respect de la confidentialité des données de leurs clients. Pierre Gasté (Directeur des opérations d’Alphalia), les accompagne dans cette voie de DéGAFAMisation en les aidant à choisir et à intégrer les logiciels libres les mieux adaptés à leurs besoins. Alphalia travaille actuellement en collaboration avec deux autres sociétés au développement d’un écosystème numérique à base de logiciels libres en mode SaaS proposant une bureautique simplifiée.

Accessibilité du numérique au plus grand nombre

C’est un enjeu encore trop souvent négligé lorsqu’on parle du numérique responsable. 20% de Français sont en difficulté sur internet, soit par déficit d’éducation au numérique, soit en raison d’un blocage ou d’une situation de handicap. Outre le fait qu’il est très dommage pour une entreprise de risquer de passer à côté de 20% de sa cible commerciale, la législation évolue et d’ici 2025, même les PME/TPE devront prouver leur mise en conformité avec le Règlement Général d’Accessibilité Numérique3, sous peine d’amendes pouvant atteindre 20 000 euros. Il est donc grand temps de s’intéresser à la question !

3Rendre les sites et services numériques accessibles à toutes et à tous – Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (numerique.gouv.fr)

 » Même des métiers qui semblent éloignés du numérique vont peu à peu se digitaliser (ménage ou restauration par exemple). D’où la nécessité absolue de rendre les outils digitaux accessibles à tous et à toutes.« 
Pierre Gasté, DG et Directeur des opérations d’ALPHALIA société rochelais
Formation, intégration et développement libre et responsable

Réduire les impacts environnementaux, réduire la fracture numérique et se diriger vers une innovation plus éthique, au service des utilisateurs : la transition numérique inclut pour les entreprises une nouvelle responsabilité. Les leviers d’action existent : à nous de jouer ! 

Hélène Buisson – hbsolutionscomm.com

Numérique responsable : faire les premiers pas

Un mooc pour les gouverner tous…

L’Institut du numérique responsable, situé à La Rochelle, propose son “MOOC NR complet”. Il est composé de 4h30 de contenus vidéos, de textes et de contenus interactifs. Incontournable.

Impact environnemental du numérique en 2030 et 2050

L’ADEME et l’ARCEP publient une évaluation prospective.

10 éco-gestes numériques

On se demande parfois “Comment agir au quotidien pour un usage responsable du numérique ? ”. Rappel en images avec l’agglo La Rochelle.

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