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Améliorer l’accessibilité numérique pour les PSH

Le handicap n’est donc pas nécessairement un état permanent, mais peut toucher chacun et chacune d’entre nous, à un moment ou un autre de sa vie, de façon temporaire ou plus durable. D’où la dénomination de PSH, Personne en Situation de Handicap.
Les notions d’inclusion et d’accessibilité deviennent alors incontournables, aussi bien pour la conception des supports numériques, que dans les processus de recrutement et de maintien dans l’emploi des personnels. Sinon, les entreprises risquent de se priver d’un potentiel important !

Des enjeux sociétaux et commerciaux

Les personnes concernées par une limitation d’activité ou un handicap représentent environ 14% de la population totale française, soit 12 millions de personnes, tous âges confondus. Ces chiffres incluent à la fois les personnes qui ont un handicap physique, sensoriel, intellectuel ou psychique, ainsi que les personnes atteintes d’une maladie chronique ou une affection de longue durée.

PSH et numérique

Des enjeux juridiques : le RGAA

Depuis la loi de 2005 pour l’égalité des droits, des chances, la participation et la citoyenneté des PSH, les entreprises publiques et privées doivent garantir l’accessibilité de leurs services à tous.

Le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité ou RGAA répond à l’objectif de rendre les contenus et services numériques compréhensibles et utilisables par les personnes en situation de handicap (PSH).
Attention, les entreprises privées ont désormais jusqu’au 28 juin 2025 pour se mettre en règle et respecter le RGAA.  
Cela concerne aussi bien les sites que les applications mobiles.

Rappelons les obstacles rencontrés par les PSH :
  • Barrières visuelles : contraste couleurs de texte vs d’arrière-plan, images sans descriptions alternatives, polices trop petites, mise en page inappropriée.
  • Barrières auditives : absence de sous-titre ou transcription pour fichiers audio/vidéo.
  • Barrières motrices : difficultés pour naviguer (liens hypertextes versus boutons…).
  • Barrières cognitives : difficultés à comprendre des textes trop complexes ou des mises en page confuses (troubles autistiques, dyslexie, déficit d’attention).
Afin de faire tomber autant que possible ces barrières, un site accessible permet par exemple de :
  • Personnaliser son affichage : agrandissement ou rétrécissement des caractères, changement de la typographie, modification des couleurs, arrêt des animations, etc..
  • Naviguer à l’aide de technologies d’assistance comme une synthèse vocale ou une plage braille.
  • Naviguer sans utiliser la souris, avec le clavier uniquement, des contacteurs ou via un écran tactile.
  • Consulter les vidéos et les contenus audios à l’aide de sous-titres ou de transcriptions.

Source INRIA L’accessibilité numérique | Inria

Pourquoi intégrer dès aujourd’hui l’accessibilité dans la stratégie numérique de l’entreprise ?

Sébastien Dupuch, fondateur de l’agence web DYH Conseil, est spécialisé dans l’optimisation des sites web et le référencement naturel. En mars 2023, il a animé un atelier DigiTech consacré à l’accessibilité.

  • Bonus SEO 
  • Une expérience utilisateurs améliorée 
  • Un avantage commercial et sociétal envers 18% de la population – plus de prospects et plus de clients –
  • Une démarche RSE en direction des PSH
  • Une nécessité pour être prêt à répondre aux obligations légales en 2025
« Quand on travaille son accessibilité, on travaille en même temps son référencement naturel et son expérience utilisateur. ».

Par quoi commencer ?

Sébastien conseille de réaliser un audit des supports concernés, et d’utiliser les outils existants. Des options simples d’accessibilité sont déjà intégrées dans la plupart des CMS comme WordPress, mais elles sont encore trop méconnues.


Une stratégie d’accessibilité n’est pas forcément coûteuse financièrement, elle peut même s’avérer très rentable. En revanche, elle nécessite un engagement en temps et un changement de paradigme pour s’adapter à ces publics spécifiques.

Réussir le parcours d’intégration des PSH en entreprise

Pour rappel, le handicap est bien souvent invisible (par exemple les troubles DYS ou le daltonisme). Il peut être temporaire et il touche une personne sur deux en cours de vie. Les informaticiens peuvent notamment être concernés par les troubles musculosquelettiques (TMS) ou les troubles de la vision.

Les étapes d’une intégration réussie

Première étape :
la rédaction de l’annonce et les entretiens de recrutement.

Selon Laurie Blaise-Martin, experte en recrutement durable et politique inclusive sur le sujet du Handicap en Entreprises, « l’intégration fait partie intégrante du recrutement ». La base : transparence et confiance.
Il est important de poser la question des éventuels aménagements souhaités par le salarié. Car nombreux sont ceux qui ne s’expriment pas spontanément, ce qui entraînera des problèmes plus tard. Attention, la loi ne permet pas d’interroger le collaborateur sur la nature de son handicap. Libre à lui d’en parler ou non.

Deuxième étape :
la préparation de l’intégration

Le salarié doit se sentir accueilli, cela favorisera son implication et le rendra opérationnel beaucoup plus rapidement.
Parmi les conseils de Laurie : l’envoi d’un mail de bienvenue avec livret d’accueil et organigramme, l’organisation d’une visite des locaux, d’un déjeuner d’accueil ou encore la mise en place du parrainage par un autre salarié.

Dans le cas d’une PSH, il est conseillé de prévoir la visite médicale de pré-embauche en amont de l’arrivée du collaborateur. Ainsi l’employeur peut personnaliser le parcours et préparer des formations ou des aménagements sur-mesure ; lesquels peuvent être financés par le FIPHFP ou l’AGEFIPH.

Troisième étape :
le rapport d’étonnement après 1 mois

Faire le point à la fin du premier mois est riche d’enseignements pour l’employeur. Le nouveau salarié apporte un nouveau regard sur les process et les habitudes. C’est aussi l’occasion de se donner un espace où peuvent s’exprimer toutes les questions et de levier les éventuels malentendus.

Quatrième étape :
la fin de la période d’essai et la fidélisation du salarié

Pour chaque nouveau salarié, cette étape peut être source d’angoisse lorsque la communication est insuffisante. En cas de handicap psychique, le besoin d’être informé et rassuré s’avère encore plus indispensable. Là encore, la transparence est de mise.            

« N’oublions pas que le handicap est une interaction entre la personne et l’environnement de travail. La PSH est avant tout un collaborateur, au même titre que chaque membre de l’équipe. »
Laurie Blaise-Martin, fondatrice du cabinet LBM,
spécialisée en Recrutement, RH et politique Handicap Inclusive.

Votre partenaire local : CAP EMPLOI 17

Membre du Service public de l’emploi, au même titre que Pôle emploi et les missions Locales, CAP EMPLOI accompagne les employeurs de toute taille dans leurs problématiques de recrutement et de maintien dans l’emploi des PSH.

A titre d’exemple, CAP EMPLOI 17 apporte son expertise d’analyse de poste (compétences et contraintes associées) et d’évaluation des besoins d’adaptation de la situation de travail.

Cet organisme aide ensuite à la recherche de solutions, en lien avec la médecine du travail.

Sous conditions, des prestations et aides financières de l’Agefiph et du Fiphfp peuvent être accordées, afin d’aider au financement de certains aménagements ou formations. Ces aides viennent en complément des dispositifs emploi/formation/santé au travail ouverts à tous.

Hélène Buisson – hbsolutionscomm.com

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