Travailler en collaboratif

Free-lances / indépendants : comment sortir de l’isolement ?

travail collaboratif : des solutions à La Rochelle

Entrepreneur solo mais en réseau

Le travail indépendant répond aux attentes des individus en termes d’autonomie et de liberté quant au rythme et quant aux missions choisies. Il est de plus parfaitement adapté au travail en mode projet actuellement plébiscité par les entreprises du numérique et les autres. Mais il se traduit aussi par une certaine solitude de l’entrepreneur qui peut être mal vécue et nuire à la réussite. Passons en revue les solutions pour sortir de la routine et de l’isolement…

Comment conserver l’émulation et la motivation alors qu’on se retrouve bien souvent seul à son poste de travail ? Comment trouver de nouvelles idées, de nouveaux partenaires, de nouveaux clients ? Il existe de nombreux moyens de développer son réseau de manière efficace.

Tout d’abord, ne négligeons pas l’importance des regroupements informels entre porteurs de projets par exemple à la suite d’une formation, ou entre amis ou anciens élèves d’une même école. Prenez 4 ou 5 personnes en phase de création d’entreprise ou de développement, qui décident de se réunir une fois par mois pour faire le point sur leur activité et s’entraider : cela peut être très puissant ! Et c’est du vécu 😉
Certaines « mini-communautés » se créent ainsi, au sein d’un tiers-lieu, d’une interprofession ou d’un club d’entreprises, en fonction des affinités et des activités de chacun. « Les Apéros entrepreneurs » organisés une fois par mois et animés par Joël Paquereau, visent à favoriser ce genre d’échanges et de rencontres.

A la découverte des tiers-lieux

Le tiers-lieu écoresponsable Les Cabanes urbaines a pour mission d’accueillir les résidents (location d’espace), de faciliter les synergies entre eux, mais aussi d’informer le grand public sur les actualités du lieu et de structurer la programmation événementielle. Une cinquantaine de résidents de métiers, cultures et nationalités variés occupent actuellement le lieu. Société à mission et entreprise de l’économie sociale et solidaire, Les Cabanes Urbaines se veulent donc espaces de vie et d’animation inspirants, ouverts sur l’écosystème.

Autre tiers-lieu organisant des événements permettant aux membres de se rencontrer : WorkingShare Newton, situé au rez-de-chaussée de la pépinière d’entreprises Créatio Imagé’TIC, dans le quartier Technoforum à La Rochelle. Elodie RETEL, facilitatrice de la communauté, confirme : « notre métier, c’est l’animation de communautés de professionnels indépendants les uns des autres. L’objectif est de favoriser une belle émulation et l’émergence de projets communs entre les co-workers et les porteurs de projets digitaux hébergés par la pépinière Créatio TIC. »

C’est d’autant plus intéressant pour les freelances que désormais, les salariés d’entreprises décentralisées investissent aussi ces lieux, ouvrant de nouvelles opportunités.

Le cluster Digital Bay, pour échanger entre pairs

Pour les acteurs de la filière numérique, le cluster Digital Bay donne accès à de nombreux événements fédérateurs et accueille les indépendants, au même titre que les TPE et les entreprises plus importantes. Comme l’explique Stéphanie PIETRE, animatrice du réseau :

reseau numerique la rochelle : DigitalBay
« Notre volonté est d’accompagner tous les entrepreneurs afin qu’ils puissent échanger entre pairs et monter en compétence. Pour les indépendants, nous souhaitons que le montant de la cotisation ne soit pas un frein : ils bénéficient d’une adhésion attractive de 50 euros par an. Cela concerne les entreprises individuelles, mais aussi les porteurs de projet en couveuse et les entrepreneurs-salariés. »

Concilier liberté et appartenance à un collectif

Le modèle coopératif

Pour aller plus loin, certaines structures proposent aux entrepreneurs de se fédérer de manière formelle, par exemple en devenant sociétaires d’une même coopérative.

En 2013, une quinzaine d’entrepreneurs rochelais créait ainsi le coworking rochelais WorkingShare sous forme de coopérative de loi 47 . Grâce à ce mode de gouvernance (1 personne = 1 voix), chaque coworker peut devenir coopérateur et ainsi participer activement à la gestion de l’espace de coworking.

De leur côté, les CAE ou coopératives d’activité et d’emploi, permettent aux porteurs de projet de bénéficier du statut d’entrepreneur-salarié. Constituées sous forme de Scop ou de Scic,  les CAE offrent un appui et des solutions mutualisés aux entrepreneurs (gestion administrative, veille juridique, accompagnement individuel…) en échange d’une contribution. Dans un délai de 3 ans après son entrée dans la CAE, il peut devenir associé de la CAE sous le statut d’entrepreneur-salarié-associé.  La Scop COAPI Coopérative d’entrepreneurs fonctionne sur ce modèle. Elle organise régulièrement des « CoapiDays », moments privilégiés d’échange et de partage entre membres du collectif.

Le portage salarial allie indépendance et sécurité

Autre solution à examiner pour limiter les risques de l’entrepreneuriat individuel : le portage salarial, qui allie liberté dans l’exercice de son métier et sécurité d’une structure accompagnante et d’un contrat de travail salarié.

Travailler ensemble

Gwenaël BERTHÉLEMÉ-SAUDREAU, directrice de l’entreprise de portage salarial RH solutions rappelle cet adage :  « quand on sort, on s’en sort ».

Au-delà des fonctions support assurées par le portage, elle tient à favoriser les échanges entre les professionnels qu’elle accompagne. Cela passe par l’organisation d’ateliers, de conférences et autres événements conviviaux plus informels, mais aussi par la création de liens avec leur écosystème, par exemple au sein du cluster Digital Bay pour les experts du numérique.

Quel que soit son domaine d’activité, l’entrepreneur solo a un besoin vital de sortir de sa bulle et de développer des connexions avec de nouvelles personnes et entreprises. C’est encore plus vrai dans le domaine du numérique, environnement en perpétuelle transformation. Au-delà des opportunités de business, ces échanges réguliers permettent d’effectuer agréablement sa veille-marché et d’irriguer sa créativité au quotidien. Alors, on sort ?

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